Depuis plusieurs mois, un groupe d’élèves se prépare à vivre une expérience toujours très particulière : aller à la découverte de ce que peut signifier l’entraide humanitaire dans un pays d’Amérique latine.

Après le Guatemala, le Nicaragua, l’Équateur et le Pérou, le Chili était la destination choisie cette année. Un pays où, après des années très difficiles, connaît maintenant une situation politique assez stable qui en faisait une destination sécuritaire pour nos jeunes. Malheureusement, le Chili, on le sait, connaît des jours très difficiles depuis le terrible tremblement de terre d’il y a quelques semaines... Des secousses sismiques se font encore sentir dans le pays, et les habitants ont besoin d’aide tangible, et non de jeunes observateurs, malgré toute la bonne volonté de ceux-ci.

Destination : Mexique...

La décision a donc été prise de ne pas aller au Chili. L’organisme TEAM –  Tous les enfants de l’autre monde, responsable du stage, a réussi à organiser, au pied levé, un séjour au Mexique; et l’agente de voyage du groupe – tante d’une des stagiaires – est parvenue à faire changer les billets d’avion, ce qui n’était sûrement pas simple!

Le 1^er avril, ce sont donc 21 élèves de quatrième et cinquième secondaire qui se rendront à Mexico, accompagnés de trois éducateurs du collège – Sébastien Doane, animateur du SAPIC; Ivonne Carillo, enseignante d’espagnol, originaire de l’Équateur; et Giulio Siciliano, moniteur de PAQ. Le groupe sera accompagné par un membre de TEAM, Mélanie Rheault, et par Claudine, stagiaire auprès de l’organisme.

La moitié du stage sera dans la ville de México, là où la pollution de l'air atteint des degrés très élevés. Le groupe logera dans une auberge de jeunesse, au cœur d'un quartier historique. Il passera des journées avec divers organismes qui s’occupent des innombrables enfants vivants dans les rues de la capitale.

Le groupe se rendra ensuite dans la ville de Querétaro, à environ deux heures et demie de route de México, pour rencontrer là aussi les enfants de la rue. Enfin, il passera trois jours à Cieneguilla dans une communauté autochtone en milieu rural. Les gens de ce milieu parlent l’otomi, une langue amérindienne tonale, c’est-à-dire une langue dans laquelle un changement de tonalité dans la prononciation d’un mot provoque un changement de sens de ce mot... À Querétaro et à Cieneguilla, le groupe logera dans des familles... Tout un défi pour se faire comprendre!

Dans les divers endroits que le groupe visitera, il laissera aux responsables du matériel qui pourra sans doute être très utile : trousse de premiers soins, fournitures scolaires, jeux. Actuellement, les stagiaires sont en pleine cueillette de ce matériel : n'hésitez pas à communiquer rapidement avec Sébastien Doane si vous souhaitez fournir l'un ou l'autre de ces éléments!

Rencontre avec l’un des accompagnateurs : Giulio Siciliano

Giulio en sera à son deuxième stage d’initiation à l’entraide humanitaire. L’an dernier, il accompagnait un groupe d’élèves lors du séjour au Pérou (photo en vignette). Il y a quelques semaines, alors que les stagiaires prévoyaient se rendre au Chili, Patrick Plante a rencontré Giulio pour en apprendre un peu plus sur ce voyage.

Pourquoi un stage d'initiation à l'entraine humanitaire?

Le moniteur de PAQ et entraîneur de football a expliqué que les stages ont été créés dans le but de faire connaître à quelques jeunes ce qu’est l’entraide humanitaire, mais aussi la réalité des jeunes qui vivent dans la rue ou dans des contextes difficiles dans des pays d’Amérique latine.

L’objectif du stage n’est donc pas nécessairement d’aller aider concrètement, mais de s’initier aux formes que peut prendre cette aide. Par exemple, en Équateur, les élèves avaient participé, pendant quelques jours, à la construction d’un centre, travaillant de leurs mains, dans des conditions difficiles. L’an dernier, au Pérou, les élèves n’avaient pas fait de travail manuel, mais avaient partagé des activités avec des enfants.

L’important, c’est de se rendre dans l’un de ces pays, de prendre conscience des réalités, du rôle qu’on peut jouer, de ramener cette conscience nouvelle ici et de la partager. C’est pourquoi, même si on se préparait à se rendre au Chili, la découverte et l’apprentissage seront tout aussi importants au Mexique.

« L’essentiel, affirme Giulio avec conviction, c’est beaucoup plus ce que chacun rapportera ici... » Et en ce sens, on peut dire que ce sont nos stagiaires et leur entourage qui en retirent le plus de cette « aide humanitaire ».

Comment se prépare-t-on à vivre ce stage?

C’est d’abord en tentant d’apprendre une bonne base d’espagnol. Depuis le mois de septembre, deux midis par semaine, les futurs stagiaires participent à des cours d’espagnol avec Ivonne Carillo, qui les accompagnera d’ailleurs au Mexique. Même si les élèves progressent bien, Giulio se souvient à quel point il est ardu, au début d’un tel voyage, de s’exprimer. Il raconte : « Quand on arrive là-bas, le cerveau se met à off, c’est très difficile. À mesure que le voyage avance, ça débloque, on s’habitue... Les élèves vont devoir établir des contacts avec les jeunes, c’est le but du séjour. Ils savent qu’ils sont là pour ça... Ils doivent donc mettre beaucoup d’efforts dans le cours d’espagnol... »

En dehors des cours d’espagnol, les élèves doivent également apprendre à bien se connaître entre eux, pour former une bonne équipe. Diverses activités ont lieu tout au long de l’année avec cet objectif. On apprend également à mieux comprendre les difficultés que connaissent certains pays d’Amérique latine, à se préparer à vivre un choc culturel, à appréhender la réalité des jeunes de la rue.

Et puis, il faut également organiser diverses activités de financement, afin que le séjour coûte le moins cher possible aux participants : pizzathon, quillothon...

Bref, les participantes et participants ne chôment pas, pendant cette longue préparation!

Et pourquoi un deuxième stage?

Pourquoi Giulio a-t-il souhaité participer une deuxième fois à un tel stage? « L’an dernier, raconte-t-il, je partais avec beaucoup de points d’interrogation. J’avais l’impression d’être un des élèves du groupe, parce que je découvrais tout avec eux. Cette année, j’y vais avec mon expérience. Mon objectif est de faire en sorte que les jeunes en retirent le maximum. »

Nul doute qu’il saura atteindre son objectif!

Les stagiaires

Voici la liste des élèves qui partiront, le 1^er avril prochain, à la rencontre de jeunes Mexicains et de leur réalité...

Nous leur souhaitons un séjour riche en découvertes...
  

Marie Douville
Dam'dou rédaction - conception