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Avril 1946, 1958, 1986... trois petites pièces de notre histoire...
L’histoire du collège et celle du père Ménard sont semées d’événements, petits et grands, qui ont eu lieu au cours de l’un ou l’autre des mois d’avril... Nous en retenons trois, dont deux se sont produits... avant même l’ouverture de St-Jean-Vianney.
9 avril 1946 : Corporation Les Amis de l’École apostolique Saint-Pascal-Baylon
Le père Eusèbe-Henri Ménard n’en était pas à ses premières armes comme fondateur, lorsqu’il a fait naître le collège St-Jean-Vianney. Sa première fondation remonte à septembre 1946 : l’École apostolique Saint-Pascal-Baylon, située sur le boulevard Gouin, à Montréal-Nord, ouvrait alors ses portes à des hommes, jeunes et moins jeunes, qui souhaitaient faire leurs études classiques pour ensuite pouvoir entrer au Grand séminaire et devenir prêtre.
Pour mener à bien son œuvre de fondation, le père Ménard s’est associé monsieur Hector Durand, dont nous avons déjà parlé (voir C'était en janvier...). Et avant même d’ouvrir sa première école, Eusèbe entend bien répartir les tâches. Il ne veut pas avoir à s’occuper de l’administration, et il ne veut surtout pas être propriétaire de quoi que ce soit. Tout au long de sa vie, il laissera ces tâches aux laïcs, leur accordant un rôle primordial.
Le père Ménard, lors des funérailles de son ami Hector, a raconté lui avoir dit : « Vous allez vous unir à d’autres compagnons, d’autres laïcs, anciens retraitants. [...] Vous allez former une corporation et, dans cette œuvre que nous commencerons ensemble, avec joie, avec enthousiasme, sans crainte de l’avenir..., je serai prêtre, vous serez les propriétaires. Le talent que le Seigneur vous a donné [...], vous allez le mettre au service de la cause sacerdotale, et vous allez me permettre, par votre collaboration intelligente, dynamique et persévérante, de rester ce que je suis, prêtre. » (1972)
L'École apostolique Saint-Pascal-Baylon
C’est ce qui nous conduit au 9 avril 1946. M. Durand se charge donc de réunir quelques hommes d’affaires qui, avec lui, prendront en main la gestion de la première fondation du père Ménard. Tout naturellement, la corporation portera le nom choisi pour cette première école. La corporation civile Les Amis de l’École apostolique Saint-Pascal-Baylon est constituée officiellement le 9 avril 1946. Les premiers membres, outre Hector Durand, sont Joseph P. Laberge, Stanislas Chalifoux et Joseph-O. Dufort, tous trois marchands, ainsi qu’Alphonse Déziel, mécanicien.
Grâce à leurs efforts, l’école Saint-Pascal fonctionne très bien. Elle devient si populaire que, malgré l’achat de maisons voisines pour disposer de plus d’espace, on y est toujours trop à l’étroit. Trois ans plus tard, en 1949, le père Ménard lance le projet de construction d’une nouvelle école, cette fois à La Prairie, pour accueillir 300 étudiants... La corporation veille sur les travaux, et en 1952, le nouveau Séminaire des Saints-Apôtres est prêt. Les étudiants de Saint-Pascal s’y installent, ainsi que d’autres aspirants prêtres venus d’un peu tous les diocèses du Québec. Là encore, c’est la corporation qui est propriétaire des lieux. En décembre 1953, elle change d’ailleurs son nom pour devenir la corporation l’Œuvre des Saints-Apôtres – la COSA. C’est la COSA qui veillera à la construction de St-Jean-Vianney et qui en sera, pendant de très nombreuses années, la gestionnaire.
Le 9 avril 1946 : date mémorable dans l’histoire de St-Jean-Vianney, puisqu’elle marque officiellement le début d’une longue histoire.
8 avril 1958 : ouvrira-t-on le collège en septembre 1958?
La corporation, vient-on de dire, se chargera de la construction de St-Jean-Vianney. Le Séminaire de La Prairie vient à peine d’ouvrir ses portes que le cardinal Léger, archevêque de Montréal, demande au père Ménard de fonder une institution semblable dans son diocèse... Dès juin 1953, le terrain est acheté, à Rivière-des-Praires, et en juillet 1955, le cardinal approuve les plans de construction et les travaux commencent... Pourquoi a-t-il fallu tant d’années avant d’accueillir des étudiants?
La construction à peine terminée... : cour intérieure du collège, entre la chapelle et l'aile Ouest
En septembre 1957, le père Ménard écrit au père Van den Broeck, délégué du cardinal auprès des Saints-Apôtres, pour obtenir la permission d’ouvrir la section des retraites – c’est donc qu’une bonne partie des travaux de construction sont déjà complétés. En février 1958, la permission est obtenue et la maison de retraites Saint-Jean-Vianney peut recevoir ses premiers hôtes. Qu’attend-on pour recevoir des étudiants?
Le 5 avril 1958, Hector Durand, président de la corporation, écrit directement au cardinal Léger, pour solliciter la permission d’ouvrir le collège à ses premiers étudiants, car rien ne peut se faire sans cette atuorisation. Il explique que le collège est prêt depuis septembre 1957 et connaît donc déjà un déficit énorme, puisqu’il ne reçoit aucun étudiant. Et pendant ce temps, le Séminaire de La Prairie déborde...!
Deux semaines plus tard, c’est le père Van den Broeck qui répond que le dossier est toujours à l’étude... Il faudra une bonne année sans doute pour obtenir une réponse – dont les traces écrites n’ont pu être trouvées – puisque c’est seulement en septembre 1959, on le sait, que sera reçue la première cohorte d’étudiants!
Avril 1958 : un mois d’abord plein d’espoir pour le collège, mais finalement quelque peu décevant!
Bénédiction de la pierre angulaire de St-Jean-Vianney (1955) : le père Van den Broeck, M. Durand, le cardinal Léger, le père Ménard et M. Dufour, membre de la COSA
2 avril 1986 : fondation du Syndicat du personnel du Collège St-Jean-Vianney
Vingt-huit ans plus tard, le Collège St-Jean-Vianney traverse une période charnière de son histoire, qui entraîne une réorganisation de son fonctionnement... Il faut en effet faire des choix, afin d’assurer la viabilité de l’entreprise. On vit, dans la deuxième moitié des années 1980, la fin de la section collégiale, la fermeture de la résidence étudiante et de la section des retraites, et le développement de la section secondaire, qui a reçu ses premiers élèves à la fin des années 1970.
Toute cette réorganisation implique bien sûr des bouleversements parmi les membres du personnel... C’est alors que plusieurs d’entre eux sentent le besoin de se regrouper, de s’organiser en syndicat, de façon à être davantage partie prenante des décisions qui les affectent. Les membres du personnel souhaitent se poser en partenaires incontournables et crédibles dans la nouvelle approche de la gestion de la direction, et pour y arriver, ils souhaitaient se donner des structures solides et des moyens reconnus dans le monde du travail de l’époque.
L’assemblée générale spéciale de fondation du Syndicat du personnel du Collège St-Jean-Vianney se déroule le 2 avril 1986. Elle sert à jeter les bases du syndicat et à voter l’affiliation à la Fédération du personnel des établissements privés et affaires sociales, devenue plus tard la Fédération du personnel de l’enseignement privé (la FPEP), un organisme affilié à ce qu’on appelle aujourd’hui la Centrale des syndicats du Québec (la CSQ). C’est à cette date que l’on dépose, au bureau du Commissaire du travail, la « requête pour accréditation » du syndicat, laquelle sera accordée en janvier 1987.
Quinze jours après l’assemblée de fondation, soit le 17 avril 1986, se tient la première assemblée générale du nouveau syndicat, à laquelle 22 personnes sont présentes. C’est l’occasion d’expliquer le fonctionnement d’un syndicat et le rôle d’un exécutif syndical. Celui-ci doit, peut-on lire au procès-verbal de la réunion :
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se faire le représentant de chacun;
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répondre aux questions au meilleur de sa capacité;
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parler en tant que représentant du groupe;
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mettre sur papier les droits acquis au collège par voie de négociation;
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encourager la participation des membres.
Depuis lors, l’exécutif n’a cessé de jouer son rôle, représentant des membres de plus en plus nombreux, au fil de l’évolution du collège. En effet, alors que le collège comptait quelques dizaines d’employés en 1986, le bassin dépasse maintenant largement la centaine. Pour faciliter le suivi des dossiers, le syndicat a rapidement formé deux unités, chapeautées par le même exécutif, l’une pour le personnel enseignant et l’autre pour le personnel de soutien.
Des enseignantes et enseignants lors d'une assemblée générale (début des années 1990)
Comme dans tous les milieux de travail, la mission d’un syndicat n’est pas toujours simple, mais elle s’avère incontournable. Avec raison, la présidente de l’exécutif syndical, Isabelle Sanchez, pouvait écrire dans son message au début du livre Collège St-Jean-Vianney – 50 ans d’histoires..., en juin 2009 : « Le syndicat est fier d’avoir apporté sa contribution à la construction du collège afin de faire de celui-ci un établissement plus démocratique. De plus, par les valeurs de respect, d’égalité des droits, de solidarité et de persévérance qu’il a défendues, le syndicat a toujours eu à cœur de participer au projet éducatif du collège. » (p. 13)
Avril 1986 : le personnel prend son histoire en main...
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Marie Douville Dam'dou rédaction - conception
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