« Nous devons apprendre à choisir des laïques honnêtes et compétents pour collaborer à notre travail. Dans la plupart des cas, ils sont plus compétents que nous dans l’administration des biens matériels, et ils peuvent diriger les œuvres même les plus apostoliques, pourvu que nous les guidions, à condition surtout que nous leur donnions la Parole de Dieu. »
Eusèbe Ménard, 1986
Octobre 1962 et octobre 2002 : des actes marquants
Le mois d’octobre est l’occasion de rappeler deux moments essentiels de l’histoire du Collège St-Jean-Vianney : octobre 1962, trois ans après l’ouverture du collège, la Corporation Collège St-Jean-Vianney obtenait ses Lettres patentes; et en octobre 2002, quarante ans plus tard, cette corporation devenait officiellement propriétaire de tous les « meubles et immeubles ».
25 octobre 1962 : Lettres patentes de la nouvelle corporation
Pour bien comprendre ce qu’est cette corporation, il faut reculer plus loin dans le passé, lorsque le père Eusèbe Ménard fonde sa toute première institution d’enseignement : l’École apostolique Saint-Pascal-Baylon. Dès le départ, l’intention du père est claire : l’administration d’une telle maison doit être laissée à des laïques, tandis que lui et d’autres religieux se chargeront de l’enseignement. Il confie à monsieur Hector Durand, son complice dans toutes ses fondations, l’organisation d’une corporation laïque qui prendrait en main toute cette gestion. C’est la création de la corporation Les Amis de l’École apostolique Saint-Pascal-Baylon, dont les Lettres patentes sont déposées le 9 avril 1946.
Quelques années plus tard, le père Ménard et M. Durand construisent le Séminaire des Saints-Apôtres, à La Prairie; les étudiants de Saint-Pascal y déménageront. Par la même occasion, le père Ménard fonde la Société des Saints-Apôtres et celle des Soeurs des Saints-Apôtres : les membres de ces deux sociétés se voueront à la formation de futurs prêtres. La corporation Les Amis de l'école apostolique Saint-Pascal-Baylon prend en main ce nouveau séminaire, et profite de l’occasion pour transformer son nom en la corporation L’Œuvre des Saints-Apôtres, la COSA.
Tout naturellement, lorsque le Collège St-Jean-Vianney sera à son tour créé, c’est encore la COSA qui se charge de sa gestion administrative. Quelques mois avant l’ouverture du collège à des étudiants, au printemps 1959, le père Ménard fait appel à quelques hommes d’affaires pour vivifier le conseil d’administration de cette corporation, étant donné les défis de taille qui l’attendent, avec maintenant deux grandes institutions à s’occuper.
Arrive le mois d’octobre 1962. Les membres du conseil de la COSA s’aperçoivent que leur tâche serait sans doute simplifiée si les deux institutions avaient chacune leur propre corporation pour assurer la gestion. Deux nouvelles corporations sont ainsi créées, qui seront chapeautées par la COSA : l’une pour le Séminaire des Saints-Apôtres, l’autre pour St-Jean-Vianney. C’est ainsi que les Lettres patentes de chacune ces deux corporations collège et du séminaire ont été enregistrées auprès du gouvernement du Québec le 25 octobre 1962 (à droite : extrait des Lettres patentes de la corporation Collège St-Jean-Vianney).
Les membres du conseil d’administration de la corporation Collège St-Jean-Vianney – qui sont également membres de celui de la corporation du Séminaire des Saints-Apôtres, et souvent membres aussi de la COSA, sont alors :
Fridolin Simard et Murray Lapan, industriels de Montréal; André Loranger, agent d’affaires de Montréal; Marcel Robidas, économiste de Longueuil et Gilles Legault, avocat de Verdun.
Tous les cinq seront fidèles à leur poste d’administrateur du collège pendant plusieurs années.
30 octobre 2002 : le collège devient propriétaire
La Corporation L’Œuvre des Saints-Apôtres, dès le départ, était donc propriétaire de la grande terre où fut construit le collège dans les années 50, et de tout ce qui y a été effectivement bâti par la suite. Le Collège St-Jean-Vianney – l'institution scolaire – était donc « locataire », alors que la COSA était propriétaire.
La situation devenait préoccupante, au fur et à mesure que la clientèle du collège augmentait – situation que tous les locataires connaissent, à l’occasion : chaque modification à un local d'activités ou à une classe nécessitait l’autorisation du propriétaire, d'où parfois de longues discussions et justifications. On s’est donc mis à travailler, dans les années 90, pour trouver la façon la plus équitable de s’entendre pour que la Corporation CSJV devienne propriétaire des lieux, tout en respectant l’esprit des fondateurs et les souhaits de la COSA.
Les démarches commencent dans les années 90, alors qu’Yves Lacroix est directeur administratif du collège. Il suit ce dossier de très près. Lorsqu’il devient directeur général, à l’été 2000, le conseil d’administration lui confie le mandat de mener la transaction à bien, un objectif prioritaire afin de pouvoir mieux assurer le développement du collège.
Après diverses étapes juridiques, le rêve se réalise enfin : le 30 octobre 2002, le Collège St-Jean-Vianney, représenté par le président de son conseil d’administration, Pierre D. Sauvé, et par son vice-président, Gérard Mercier, achète les lots 1 et 2 illustrés sur le plan ci-dessous et tous les édifices bâtis sur ces lots. L’acquisition, signée en octobre, est rétroactive au premier juillet 2002.
Une condition s’applique à cette vente, réaffirmant la mission fondamentale du collège : l’acquéreur doit s’engager à utiliser ces lieux pour des fins précises, soit pour y tenir un « établissement d’enseignement et d’éducation et usages connexes habituels de ce type d’établissement, incluant notamment, mais sans limitation, toutes activités culturelles, artistiques, sportives et de loisirs » (article 7.1 de l’acte d’achat).
Pendant cette longue période de négociations, d’autres projets se préparaient également, qui pourraient se concrétiser après l’achat. En particulier, ce sera la création du Centre sportif et culturel du Collège St-Jean-Vianney, dont nous parlerons en novembre!
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Photo du haut : le Collège St-Jean-Vianney en 1962; photo ci-dessus : le Collège St-Jean-Vianney en 2003.
Marie Douville Dam'dou rédaction - conception
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