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Vendredi soir avait lieu la création sur la scène du collège St-Jean-Vianney de la pièce L’Éliade, œuvre écrite et réalisée par une troupe de dix-sept élèves du deuxième cycle, supervisés, maternés, encouragés avec dynamisme, patience et un peu de folie aussi, par Myriam Sévigny, enseignante d’art dramatique.
La plupart des membres de cette troupe avaient déjà joué dans des pièces de théâtre au collège. Les plus vieux avaient suivi le cours d’art dramatique de Myriam en troisième secondaire et certains, alors qu’ils étaient en quatrième secondaire, étaient inscrits à l’option art dramatique, toujours avec Myriam. Cette année, comme il n’y avait d’option art dramatique ni en quatrième, ni en cinquième secondaire, les férus de théâtre sont allés implorer leur enseignante de bien vouloir lancer un projet fou, en activité parascolaire : écrire une pièce, la monter du début à la fin, l’interpréter... Tout ça, croyait-on au départ, en quelques heures par semaine... qui se sont souvent transformées en quelques heures par jour...!
Le plus beau de toute cette aventure tient à la complicité et à l’affection qui se sont développées entre tous les membres de cette troupe, auxquels se sont ajoutés dans les derniers jours les partenaires efficaces et enthousiastes de l’équipe technique. Ayant eu l’occasion de les voir vivre ensemble à l’occasion de rencontres et de séances de travail, observant le cheminement de cette œuvre de création, je peux témoigner que le lien fait à la fois de respect et d’amitié qui unissait les eux et les autres et tout particulièrement les élèves et leur directrice – metteure en scène – motivatrice... est impressionnant et touchant. Pour avoir vécu son rêve jusqu’au bout, n’avoir pas abandonné en chemin malgré la quasi-impossibilité du défi, toute la troupe de l’Éliade mérite de nombreux éloges!
La représentation s’ouvrait sur une scène spectaculaire, où tout un monde de cirque s’animait peu à peu. La mise en scène et la richesse de ces premières minutes de la pièce valaient amplement le déplacement. À divers moments au cours de la soirée, le public a eu droit à d’autres moments de grâce dans la mise en scène, révélant des trésors d’imagination et de débrouillardise pour utiliser au maximum toutes les ressources disponibles. Les éclairages et la musique étaient soignés et contribuaient à donner du corps au spectacle. Certaines chorégraphies, dont les poissons disco et, plus encore, la danse flamenco, créaient des moments séduisants. Deux idées excellentes, parmi tant d’autres : dans la grande bataille des indiens et cowboys, les flèches et balles transportées par une comédienne, de celui qui tire à celui qui est touché et tué... Et la magnifique pieuvre aux mains multiples, trouvaille en costume et magnifiquement jouée... Enfin un coup de cœur pour l’irrésistible chien barman, absolument désopilant...
Les comédiens-auteurs étaient donc nombreux sur scène... De plus, chacun d’eux jouait plusieurs rôles, puisque l’histoire nous faisait parcourir les rêves absolument abracadabrants de la petite Crystel. Œuvre collective à tous points de vue, aucun « premier rôle » dans cette pièce. Même le rôle de Crystel était partagé entre cinq comédiennes, selon les scènes où revenait le personnage. Tous les comédiens habitaient donc également la scène... Les talents d’interprétation étaient bien sûr inégaux, mais c’était de moindre importance puisque le but était d’être là, ensemble, jusqu’au bout, pour bien vivre ce rêve.
On ne peut toutefois manquer de souligner quelques cas particuliers. Ainsi, le rôle de Mina Porter tenu par Elsa Mondésir. Mina est la journaliste qui, à divers moments, revient donner des nouvelles de la mère de l’héroïne et permet au public de se retrouver un peu. À chacun de ses retours sur scène, Mina acquérait davantage d’assurance et de drôlerie, si bien que son arrivée faisait naître à chaque fois sourires et rires chez les spectateurs – tout particulièrement lorsque, mourante après la bataille, elle a relevé la tête pour informer son public... Une scène a aussi permis de découvrir une comédienne avec un talent qui n’est pas donné à tous : savoir pleurer de façon réaliste... Janick Lalonde-Lavoie, dans « celle qui pleurait », était étonnante de conviction... Salinthia Gilbert, pour sa part, a révélé son talent dans les rôles de composition, tant dans celui du vieux Chaman que dans celui de la bougonneuse cuisinière des pirates.
Également, nos comédiens bien connus que nous avons vus à plusieurs reprises sur la scène du collège, les incorrigibles jumeaux Benoît et Simon Desautels-Garant, ont su prendre leur place à chacune de leurs présences. Ils connaissent réellement l'art de brûler les planches et d'être généreux, se projetant vers la salle et s’assurant ainsi de capter et retenir l’attention. Benoît et Simon nous quittent cette année, mais n’ayez crainte... Tous les deux continueront d’étudier ensemble au cégep... en théâtre évidemment... Nous les retrouverons sur d’autres scènes avant longtemps!
Félicitations à toute cette magnifique équipe qui a su croire en un projet et en ses capacités d’aller jusqu'au bout! Merci de votre dynamisme époustouflant et de votre grande gentillesse qui rafraîchissent et font du bien! Félicitations à Myriam Sévigny, qui a su canaliser toute cette belle et folle énergie pendant plusieurs mois pour la laisser éclater sur scène!
Les membres de la troupe de théâtre
Alexandra Deschênes (37) Alexandre Teasdale (54) Audrey Lebel-Richardson (46) Benoît Desautels-Garant (53) Elsa Mondésir (34) Gabrielle Roy (51) Janick Lalonde-Lavoie (37) Jeanne Tessier (32) Joëlle Bouthillette (54) Kariane Lebel-Richardson (42) Laurence Léger-Dumais (57) Lysanne Renaud (34) Marjorie Langlais (32) Salinthia Gilbert (56) Simon de Pessemier (52) Simon Desautels-Garant (54) Stéphanie Boisclair (45)
Les membres de l’indispensable équipe technique
Bruno Charette (56) Charles-Olivier Hugron (45) Émilie McDuff (38) Gabriel Trépanier-Bouchard (36) Jiwa Beauchesne (33) Marie-Andrée Jarry (33) Pier-Luc Lemieux (38) Shanna Sarrazin-Laverdure (34) Simon Lemieux (18) Sarah Turner (34) Virginie Ducharme (43)
L’équipe technique était encadrée par Dominic Loyer, Benoît Chartrand et Éric Deguire. Soulignons également l’apport incroyable des élèves de techno et de leur enseignant Rémy Vallières, pour la réalisation des décors, et enfin la collaboration exceptionnelle de Pierre Bilodeau pour la création des éclairages. Le dessin en vignette, qui illustrait le programme de la soirée, est une création de Salinthia Gilbert.
Bonne route aux comédiens et comédiennes qui quitteront le collège dans quelques semaines, de même qu’à l’unique technicien finissant! Quant aux autres, nul doute que nous les reverrons l’an prochain!
Marie Douville
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