15 janvier 2020
Le grand défi d'écriture
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Au cours du mois de novembre 2019, les 13 élèves internationaux de la classe anglophone du CSJV ont participé au grand défi d’écriture Nanowrimo. Une élève de la classe, Alissa Domenig, nous plonge dans leur univers le temps de quelques mots… (le texte original en anglais suit la version française).
Par Alissa Domening
Debout en rang d’oignons, nous nous tenions tous les treize bien droit, les mains derrière le dos, le regard fixe. Les deux commandants sont entrés et nous ont salués. Madame Cousineau a pris place face aux élèves alors que Monsieur Leguay faisait des pas devant eux en donnant des ordres.
« Je ne vous mens pas, la tâche sera difficile, peut-être même la tâche la plus difficile de votre vie. Mais tout notre entraînement jusqu’ici va servir ce mois-ci, car c’est maintenant le moment de faire vos preuves : pour vous-même, pour vos amis et pour le monde entier. À vous de dévoiler l’étendue de vos talents.
Quel est le but de cet atelier d'écriture?
Écrire un roman au cours de ce mois de novembre. Est-ce tous les participants réussiront? Non. Mais, allons-nous travailler en équipe, nous encourager mutuellement et nous entraider à viser la perfection? Absolument! Nous sommes tous dans le même bateau, et si un élève parmi nous flanche, nous flanchons tous. Alors, sortez vos ordinateurs portables et débutons l’Opération Nanowrimo. »
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Chaque participant s’est installé devant son appareil, doigts fléchis, prêt à taper, attendant la consigne de débuter le travail. Le but était de rédiger vingt mille mots, soit une moyenne de 667 par jour. Pour certains, cette tâche pouvait sembler facile, alors que pour d’autres, ça semblait impossible. Toutefois, nous étions prêts à relever le défi. Un silence de mort régnait dans la pièce alors que la tension montait et que chaque personne se tenait les doigts au-dessus de son clavier, prête à se lancer.
Le départ du marathon d'écriture
Enfin, Madame Cousineau a donné le signal.
« Un, deux, trois, partez! » On dirait que des centaines de doigts volaient à tout vent, frappant les touches à la vitesse de l’éclair. Cent mots, deux cents mots, les pages des écrans se remplissaient de lettres, de mots, de paragraphes. Les dix premiers jours ont passé rapidement, et la plupart respectaient les objectifs. Certaines personnes ont pris du retard, mais personne n’avait encore abandonné, continuant d’écrire le plus possible chaque jour.
C’est après le dixième jour que l’étincelle de la motivation a commencé à s’effriter, menaçant de s’éteindre à tout moment, au fur et à mesure que le moral chutait au même rythme que les comptes de mots. Les élèves ont commencé à se buter contre un passage à vide, mieux connu sous le nom de « angoisse de la page blanche », force maléfique qui frappe même les écrivains les plus chevronnés. Cette force traînait dans la classe, choisissant ses victimes au hasard, les atteignant une à la fois. Monsieur Leguay et Madame Cousineau ont bien tenté d’aider les plus souffrants, mais du coup, ils sont tombés au combat eux aussi. Le vingtième jour, les comptes de mots étaient à leur plus bas niveau, tout comme le moral des troupes. Tout le monde était épuisé, les doigts engourdis et le cerveau à court d’inspiration. Ce qu’il nous fallait, c’était une chance de nous rattraper. Nos prières ont porté fruit.
Revirement de situation
Le 21 novembre, pendant que les autres étudiants se remuaient les méninges dans les salles d’examens, nous avons réussi à conjurer le sort. Étant donné que nous n’avions pas d’examen ce jour-là, nos profs ont organisé une journée d’écriture juste pour nous, de 8 h 40 à 20 h 40. Cette activité légendaire fut baptisée la « Journée Nanowrimo ». Tout a changé ce jour-là, les comptes de mots ont explosé, les participants ont pu rattraper leur retard et la motivation a grimpé en flèche. Nous étions de nouveau dans la partie.
Les dix derniers jours se sont passés dans un épais brouillard, mot après mot, chapitre après chapitre. Puis, le dernier jour a sonné. Nous avons sauvegardé nos documents et fermé nos ordinateurs en poussant un soupir de soulagement, comme si un énorme poids sur nos épaules nous était enlevé. C’était officiellement terminé.
Une expérience inoubliable
Au final, ce mois fut une expérience inoubliable. Pour moi, l’écriture a toujours été une passion, mais je n’arrive jamais à trouver le temps nécessaire pour m’y consacrer. Grâce au mois NAtional NOvel WRIting MOnth, j’ai été capable de relever le défi. Nous nous sommes fixé un but et le site Nanowrimo nous a fourni les objectifs quotidiens de mots à écrire, les statistiques et les prévisions nécessaires pour suivre nos progrès.
À chaque étape, nous pouvions voir la barre des progrès avancer et on nous remettait même des badges en reconnaissance de notre réussite. Tout cela pour nous encourager et nous pousser à écrire de notre mieux. À la fin, nous avons tous réalisé un projet dont nous sommes très fiers. Et même si quelques-uns n’ont pas pu atteindre l’objectif, nous conservons tous d’excellents souvenirs de cette expérience. De plus, nous avons beaucoup appris en chemin.
-Alissa Domenig, élève internationale
Nanowrimo : a unique experience in our anglophone class (original version of Alissa's text)
All thirteen of us stood in a line, bodies straight, hands behind our back with a steely look in our eyes. The two commanders walked in, saluting us. Ms. Cousineau took her position, facing the students as Mr. Leguay paced up and down in front of them, bellowing orders.
“I will not lie, it is going to be hard. Maybe even the hardest thing you have done in your lives. But we have been training for this exact moment. This is the month where you will be able to prove to yourselves, to your friends, and to the world, just how talented you really are. The objective of the mission? To write a novel in this very month, November. Now, will all of us make it? No. But will we work as a team to push each other, help each other strive for perfection? Absolutely. We are all in the same boat here, and if one of us goes down, we all go down. Now get those laptops ready and let's commence operation Nanowrimo.“
Everyone got settled in, cracking their knuckles, waiting for the command to start typing. The goal was to write twenty thousand words, which meant an average of 667 words a day. To some, this may seem like an easy task while to others it may seem impossible, but we were all ready for the challenge. There was a deathly silence in the room as anticipation grew, everyone's hands hovering above the keyboards.
First days of the writing month
Finally, Ms. Cousineau gave the signal. “On your mark. Get set. Go!“ she boomed and the fingers started moving, flying over the keyboards at lightning speed. One hundred words, two hundred words, the blank pages filled up with black letters, paragraph after paragraph appearing on the screen.
The first ten days flew by and most of the word counts were more or less on track. Some people had fallen behind, but none had given up yet, still writing as much as they could every day. It was after the tenth day, when the spark of motivation turned into an ember that threatened to disappear at any moment, that as morale sank, so did the word counts.
Students in the class started hitting slumps, and the reason for that was an evil force even the most prestigious writers suffer from called “The Writer’s Block”. It lingered around the classroom, choosing its victims at random and picking them off one by one. Mr. Leguay and Ms. Cousineau tried to help the fallen, but then they themselves fell victim to it. On the twentieth day, word counts were at an all-time low and so was the motivation. Everyone was exhausted, their fingers stiff from the typing and their brains devoid of any inspiration. What we desperately needed was a chance to catch up, and our prayers were answered.
What changed everything
It was on the 21st of November, while the other students were racking their brains in their exams, that we were able to turn it around. Since we didn't have exams on that day, our teachers had organized a writing day for us, from 8:40 in the morning to 8:40 in the evening. It was known as the legendary “Nanowrimo day”. Everything changed on that day, word counts skyrocketed, people were able to catch up and motivation peaked again. We were back in the game.
The last ten days were only what can be described as a blur, word after word, chapter after chapter. Finally, the last day rolled around and we finished up, saving our documents and closing our laptops, feeling a huge weight lifted off our shoulders. We were done. It was officially over.
All in all, this month was an unforgettable experience. Writing has always been a big passion of mine, but I never quite found the time for it. With the NAtional NOvel WRIting MOnth, I was able to treat it as a challenge. We set a goal and the Nanowrimo website gave us daily word counts, statistics and predictions so we could keep track of our progress. For every advancement we made, we could see the progress bar filling up and we received badges to mark our success. It encouraged us and pushed us to write the best we possibly could. In the end, we were all able to accomplish something we're proud of, and even if not all of us were able to reach the goal, we made great memories and learned a lot along the way.
-Alissa Domenig, international student