Après avoir regardé une émission de Vision Mondiale à la télévision, quelques élèves de la quatrième secondaire ont demandé à Sébastien Doane, animateur du SAPIC, s’ils pouvaient faire une action concrète, même petite, contre la famine dans le monde…

Sébastien leur a suggéré une activité de conscientisation qui se vit dans quelques écoles, soit 30 heures de famine proposée par Vision mondiale. Vision Mondiale est un organisme de solidarité internationale qui lutte, par des moyens très simples, contre toutes les formes de pauvreté et d’injustice qui soient, et plus particulièrement chez les enfants.
 
L’activité 30 heures de famine a pris naissance à Calgary, en 1971. Depuis ce temps, elle s’est répandue à travers le pays, récoltant de plus en plus d’adeptes. Selon les responsables de Vision Mondiale, 157 000 jeunes provenant de 1 673 écoles et églises ont vécu le 30 heures de famine l’année dernière, récoltant plus de 4 millions $ en dons.

Le but de l’activité est triple : d’abord, elle permet aux jeunes de « goûter » à la faim en ne mangeant pas pendant 30 heures; ensuite, elle leur demande de se conscientiser aux problèmes de malnutrition et de difficultés que vivent les enfants dans le monde et de transmettre cette nouvelle conscience dans leur entourage, tout en sollicitant des dons pour venir en aide à ces enfants.

Pour susciter les dons, le groupe du collège a organisé une vente de petites gâteries à l’heure du dîner. Quelques membres ont fait du porte-à-porte dans leur quartier; certains ont fait une quête spéciale pendant la messe à l’église de la Purification de Repentigny; d'autres enfin ont fait gratter des cartes – le montant découvert représentant la somme que le gratteur devait verser.
 
Alors que le groupe s’était fixé comme objectif de ramasser 500 $, la cagnotte a atteint un peu plus de 2 000 $. Une belle réussite! Ces dons seront remis à Vision Mondiale qui les utilisera, majoritairement, dans l’une des quatre principales causes qu’elle défend : améliorer la nutrition des enfants dans le monde, protéger les enfants, soutenir l’éducation et fournir de l’eau potable.

Pour en savoir plus : http://www.famine.ca/fr/index.html.

Les 30 heures…

Le jeudi 19 mai, les participantes et participants à l’activité ont pris un bon déjeuner à la maison, avant de venir vivre une journée « normale » au collège. Les élèves se sont rendus à leurs cours, et Sébastien a accompagné le foyer 34 dans sa sortie pastorale. Tout au long de la journée, les autres élèves du collège demandaient aux « affamés » s’ils avaient faim, ou les taquinaient en leur parlant de leur excellent dîner...

Après les cours, tous les participants se sont retrouvés au local de pastorale, puis ils ont décidé d’aller faire du sport… plutôt que d’aller souper! Football et soccer leur ont permis de dépenser leur énergie. Après quoi, ils sont allés encourager les Dragons en assistant à un match de flag football, puis à un spectacle de l’équipe de cheerleading.

Une soirée cinéma a suivi – sans popcorn… L’excellent film La vie est belle était choisi… Un film difficile, mais magnifique, qui se passe pendant la Deuxième Guerre mondiale… On y voit la vie dans les camps de concentration, alors que la nourriture se résumait souvent à un bout de pain dur et un peu de soupe…

La nuit s’est poursuivie, raconte Sébastien, avec quelques jeux, dont une partie de cachette dans le noir, toujours populaire au collège! Quelques heures de sommeil… et déjà, plus de vinqt-quatre heures étaient écoulées…

Au matin, plus fatigués qu’affamés, les jeunes ont compté l’argent recueilli et ont préparé une carte de remerciement… Un peu de ménage au local de pasto... Enfin, l’heure était venue de commander une pizza! Bientôt, un livreur s’est présenté au collège, mais… non, ce n’était pas encore pour nos affamés! Quatre minutes après l'expiration des 30 heures, le bon livreur est arrivé… Tout le groupe est sorti pour l’acclamer et recevoir la pizza dans l’euphorie!

Les leçons tirées de l’expérience

Selon Sébastien Doane, le projet a été très bien accueilli par les jeunes, qui sont souvent fascinés par des défis qui sortent de l’ordinaire… Nul doute que les adeptes seront plus nombreux l’an prochain! Quatre points ressortent de l’événement, d’après les témoignages des participantes et participants  :

1. Nous sommes chanceux de toujours manger à notre faim.
2. Comme on n’a pas eu aussi faim que ce à quoi on s'attendait, on s’est dit que c’est probablement parce que, habituellement, on mange trop.
3. La pizza à la fin était vraiment « trop » bonne!
4. La solidarité, ça peut être le fun!

Les affamés de justice

Sébastien a  lu au groupe un texte du prophète Isaïe (58, 3-8), tiré de l’Ancien Testament :

« Constatez-le vous-mêmes : jeûner ne vous empêche pas de saisir une bonne affaire, de malmener vos employés, ni de vous quereller ou de donner des coups de poing! Quand vous jeûnez ainsi, votre prière ne m'atteint pas. Est-ce en cela que consiste le jeûne tel que je l'aime, le jour où l'on se prive? Courber la tête comme un roseau, revêtir l'habit de deuil, se coucher dans la poussière, est-ce vraiment pour cela que vous devez proclamer un jeûne, un jour qui me sera agréable?

Le jeûne tel que je l'aime, le voici, vous le savez bien : c'est libérer les hommes injustement enchaînés, c'est les délivrer des contraintes qui pèsent sur eux, c'est rendre la liberté à ceux qui sont opprimés, bref, c'est supprimer tout ce qui les tient esclaves. C'est partager ton pain avec celui qui a faim, c'est ouvrir ta maison aux pauvres et aux déracinés, fournir un vêtement à ceux qui n'en ont pas, ne pas te détourner de celui qui est ton frère. Alors ce sera pour toi l'aube d'un jour nouveau, ta plaie ne tardera pas à se cicatriser. »

Marie Douville
Dam'dou rédaction - conception