Demi-journée pastorale pour la première secondaire
La tradition bien ancrée de vivre une journée ou une demi-journée pastorale thématique avec chacune des classes du collège se poursuit cette année, qu’il s’agisse de découvrir diverses églises ou d’aller à la rencontre de soi et de l’autre...
En première secondaire, la demi-journée vise à faire découvrir le collège et le monde pastoral. Sébastien Doane, animateur du SAPIC, réserve quelques après-midis de janvier pour rencontrer chacun des huit foyers de première secondaire et leur faire découvrir son univers.
Pour nous raconter un peu le contenu de ces rencontres, Sébastien a invité cinq élèves du foyer 16 afin qu’elles lui révèlent leurs impressions et ce qu’elles ont retenu de ce face à face avec l’histoire. Il s’agit de Laurence Michaud, Mégane Bombardier, Anne Côté-Sergerie et Stéphanie Séguin, qui apparaissent sur la photo en vignette, et de Léa-Kristine Demers, ci-contre.
Le programme de l’après-midi comporte trois volets : l’histoire du collège, la vie de Jean-Marie Vianney et finalement la Bible et Jésus. Sébastien reprend chacun des volets avec ses cinq invités...
Premier volet : l'histoire du collège
La première découverte, rapportée par Léa-Kristine, est que le nom du collège n’est pas celui du fondateur! Le collège, ouvert en septembre 1959, a en effet été fondé par le père Eusèbe Ménard, également fondateur de la Société des Saints-Apôtres et de diverses institutions. Les jeunes commentatrices ont également retenu qu’au départ, le collège était là pour ceux qui voulaient devenir prêtres, et qu'il n’y avait donc pas de filles parmi les étudiants.
Pour raconter l’histoire du collège, Sébastien a de nouveau fait appel à l’un de ses célèbres anciens, le père Jean-Yves Simard. Arrivé au collège en 1959, avec la première cohorte, Jean-Yves y a fait son « cours classique » et obtenu un diplôme de baccalauréat ès arts. Il est ensuite devenu prêtre et est entré dans la Société des Saints-Apôtres. Il est revenu travailler à Saint-Jean-Vianney, où il a occupé divers postes. Le père Simard est toujours demeuré attaché à son alma mater; encore aujourd'hui, il est membre du conseil d’administration et ne refuse jamais une invitation à venir raconter ses souvenirs.
Léa-Kristine, qui aime bien parler au nom de ses amies, a évoqué ce souvenir étonnant du père Simard : « quand il était étudiant, lui et ses confrères devaient fréquemment transporter leur chaise quand ils allaient dîner ou quand ils retournaient en classe, parce qu’on manquait de chaises dans l’école... » « Pourquoi? », demande Sébastien. Et c’est Mégane qui répond : « parce qu’on manquait d’argent, le collège était pauvre ». D’ailleurs, ajoute Léa-Kristine, « on a vu des photos de la construction du collège, et on voit qu’ils ont pris des vieilles briques qu’ils ont dû nettoyer avant de les poser ».
Le père Simard aime aussi beaucoup raconter les tours qu’il s’amusait à jouer et les activités qui permettaient aux étudiants de se distraire. Mégane évoque, par exemple, la grande glissade qu’ils se faisaient, l’hiver : « Ils glissaient du quatrième étage jusqu’en bas, avec un beau ‘jump’ à la fin! »
Deuxième volet : l'histoire de Jean-Marie Vianney
Dans le deuxième volet de l’après-midi, les élèves de première secondaire ont fait la connaissance de Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars, qui a donné son nom au collège. L’une des invitées de Sébastien a bien retenu que Jean-Marie n’était pas bon à l’école, mais qu’il est quand même devenu prêtre parce qu’il le voulait vraiment. Une autre ajoute qu’il est même devenu un des meilleurs prêtres et que des centaines de personnes allaient le voir, chaque jour, pour se confesser. Le curé d’Ars avait la réputation d’être vraiment à l’écoute des gens; il les écoutait patiemment, sans les condamner.
Pourquoi a-t-on donné son nom au collège? Léa-Kristine répond : « parce que c’était un modèle pour les étudiants du collège qui allaient devenir prêtres ». Et lorsque Sébastien demande si Jean-Marie Vianney peut encore servir de modèle, aujourd’hui, à des élèves qui ne pensent pas du tout à devenir prêtres, Stéphanie répond : « Oui, parce que même s’il n’était pas bon à l’école, il essayait quand même de faire de son mieux. Ça peut nous donner un exemple de persévérance : même si ça ne va pas bien à l’école, on peut réussir à réaliser nos rêves. »
Jean-Marie Vianney a été canonisé (il est devenu saint) en 1925 et a été nommé « patron des curés » par l’Église en 1929. C’est donc tout naturellement que le collège, ouvert alors qu’on célébrait le centenaire du décès du curé d’Ars, en 1959, a pris le nom de ce saint patron.
Troisième volet : les histoires de la Bible
Le dernier volet de la journée permettait d’aborder la Bible. Les murs du local de pastorale sont couverts de grandes murales, peintes par des élèves il y a quelques années, illustrant divers épisodes bibliques. Sébastien présente donc ces scènes, mais de façon très dynamique, sous forme de jeu-questionnaire entre deux équipes : garçons contre filles. L’idée plaît aux élèves, qui aiment découvrir ces histoires en s’amusant.
Léa-Kristine est fière d’avoir obtenu deux des bonnes réponses pendant le jeu-questionnaire : la naissance de Jésus à Bethléem, alors que les garçons la situaient à Jérusalem, et le fait qu’Adam et Ève ont tous les deux goûté à la pomme dans le paradis terrestre... Dans l'ensemble, la joute a été serrée entre les garçons et filles du foyer 16, et ce sont finalement les garçons qui ont emporté la victoire, par un seul point!
Après ce jeu dynamique, Sébastien a raconté quelques histoires étonnantes de la Bible... En effet, notre animateur du SAPIC est un bibliste chevronné, qui a d’ailleurs publié, l’automne dernier, Mais d’où vient la femme de Cain?, un recueil présentant divers textes qu’on ne s’attend pas à trouver dans la Bible...
Lorsque Sébastien demande à ses cinq invitées ce qu’elles ont appris en écoutant ces récits, il s’étonne de les voir rougir! « Je ne pensais pas que la Bible, ça parlait de ça... », ose dire Anne. « C’est quoi, 'ça’? », insiste Sébastien en souriant... Les filles parviennent à dire « on parle... de sexualité, de choses violentes, toutes sortes d’affaires... » et Anne renchérit : « Je pensais que la Bible, c’était plus gentil »...
Sébastien les rassure : « Il y a beaucoup de textes gentils dans la Bible, mais j’ai choisi des textes différents... Y en a-t-il qui vous ont frappées? » Alors Léa reprend l’histoire qu’on trouve au chapitre 19 du Livre des Juges : « C’est le gars qui se sauve avec sa femme... Ils arrivent à une maison; des hommes entourent la maison pour venir prendre l’homme et l’agresser; alors l’homme leur donne sa femme : elle se fait agresser et elle meurt. Le gars s’en va avec le corps de sa femme et va le montrer à tout le monde pour annoncer ce qui va arriver... »
« En fait, précise Sébastien, il coupe le corps en douze morceaux, pour montrer aux douze tribus d’Israël le meurtre qui a été commis... Je vous ai expliqué pourquoi c’était si dégueulasse : le texte voulait montrer pourquoi la guerre avait commencé; il fallait un crime horrible pour justifier la guerre. À la fin de cette guerre, les gens ont demandé à Dieu de leur donner un roi pour les réunir et les diriger... »
Sébastien enchaîne ensuite avec un extrait du Cantique des Cantiques... « Vous en souvenez-vous? », demande-t-il à ses invitées... Elles demeurent muettes... Mais lorsqu’il ajoute « Mais oui, le poème érotique... »... : « Ah ouiiiii... », disent-elles avec ensemble, avec un petit sourire... Pourtant, elles affirment ensuite ne pas se souvenir du contenu, jusqu’à ce que Sébastien insiste : « Vous ne vous souvenez pas des images agricoles pour décrire la belle? »... « Ah oui..., je m’en souviens, dit Léa, elle est belle comme un mouton »... Et Sébastien précise l’image, qui fait à nouveau soupirer ses auditrices : « Ah ouiiii... » « Tes cheveux sont comme un troupeau de brebis qui dévalent les montagnes... »
Lorsque le temps le permet, Sébastien termine la rencontre avec un texte de l’Apocalypse, dont les images si frappantes séduisent toujours, et particulièrement les garçons... Tout ça pour faire voir à son auditoire que la Bible, qui s’est écrite sur une étendue de mille ans, est le récit que des personnes « normales » – pas des saintes – font de leurs expériences de Dieu, que ce sont des êtres humains avec des problèmes et que par conséquent, la Bible, ça nous ressemble.
Quelle conclusion les cinq élèves tirent-elles de cet après-midi pastoral? Mégane, appuyée par ses amies, déclare : « Je m’attendais à ce que ce soit plate, et ça ne l’était pas du tout, c’était le fun »... Et Léa-Kristine ajoute : « On a appris plein d’affaires; je pensais qu’on allait parler seulement de Jésus, mais on a parlé de l’école. Même parler de Jésus et de la Bible, c’était le fun... » « Et voilà, conclut Sébastien en riant, la pastorale, ce n’est pas obligé d’être plate! »
Voilà toute une initiation à l’histoire d’un collège bâti sur une foi bien plus que millénaire! Grand merci à Léa-Kristine, Laurence, Anne, Stéphanie, Mégane et à Sébastien pour nous avoir transmis toutes ces informations!
Pour en savoir davantage sur l’histoire du Collège St-Jean-Vianney, cliquer sur ce lien :
Petit résumé de notre histoire...
Et pour découvrir la dernière publication de Sébastien Doane :
Sébastien Doane publie : Mais d'où vient la femme de Caïn?
Marie Douville Dam'dou rédaction - conception
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