De la naissance du fondateur à un emblème pour le cinquantième :
que la lumière soit!

Lorsqu’il est question de l’histoire du collège, on ne peut penser au mois de janvier sans évoquer le fondateur lui-même, puisqu’il est né un 6 janvier, jour de l’Épiphanie. Nous en profiterons pour présenter des éléments chers à son cœur, soit le nom donné à notre collège et celui donné aux sociétés religieuses qu’il a fondées, d’où découle l’emblème de notre institution.

Bonne fête, père Ménard!

Henri Ménard voit le jour le 6 janvier 1916, dans le petit village d’East Broughton Station, dans la région de la Beauce. Henri est le sixième enfant d’une famille qui en comptera onze.

Très jeune, Henri ressent un appel à la vie religieuse et souhaite devenir prêtre. Dès l’âge de 14 ans, il étudie au Séminaire du Sacré-Cœur, à Saint-Victor de Beauce, une école pour jeunes garçons et jeunes hommes aspirant à la prêtrise. À 20 ans, son diplôme obtenu, il se dirige vers les Pères des Missions-Étrangères, à Pont-Viau (Laval), mais il n’y reste qu’un an, n’y trouvant pas ce qu’il cherche profondément : l’esprit de saint François d’Assise.

Henri se tourne alors vers les Franciscains, et c’est auprès d’eux qu’il poursuit ses études en théologie. Il est ordonné prêtre le 28 septembre 1941. Chez les Franciscains, comme c’était souvent la coutume, on  donne à Henri un nouveau prénom : Eusèbe. C’est donc sous le nom de père Eusèbe Ménard que notre fondateur sera surtout connu.

Eusèbe est le cadet de son fidèle complice, cofondateur de plusieurs de ses œuvres : Hector Durand, né le 24 avril 1892, donnera très généreusement de son temps et une grande partie de ses avoirs pour permettre la réalisation des rêves du père Ménard. Que ce soit pour la fondation de l’École apostolique Saint-Pascal-Baylon, du Séminaire des Saints-Apôtres à La Prairie et du Collège St-Jean-Vianney, Hector Durand a répondu « présent ».

Le père Eusèbe est également le cadet de celle qui, avec lui, présidera à la création de la Société des Sœurs des Saints-Apôtres, en août 1951. Laurette Toupin, qui prendra en religion le nom de sœur Marie, est née le 16 novembre 1903.

Les fondations

Quelque temps après avoir fondé l’École St-Pascal-Baylon pour y accueillir des « vocations tardives », il faut se rendre à l’évidence : l’endroit est trop petit pour répondre à l’importante demande d’aspirants prêtres devant effectuer leur cours classique avant de pouvoir entrer au Grand séminaire. Ce sera la fondation d’un nouveau séminaire, cette fois à La Prairie. Mais qui se chargera de cette nouvelle école, alors que les Franciscains refusent d’en prendre la responsabilité? Le père Ménard, en bon Beauceron toujours entreprenant, propose alors de fonder une nouvelle famille religieuse dont l’objectif principal serait « d’éveiller des vocations sacerdotales en veilleuse ».

Les Saints-Apôtres et leur emblème

Le projet de fondation des deux sociétés du père Ménard sera approuvé par M^gr Paul-Émile Léger, archevêque de Montréal, le 15 août 1951. Il y aura la Société des Saints-Apôtres (pères et frères) et la Société des Sœurs des Saints-Apôtres. Pourquoi les Saints-Apôtres? Parce que, écrit le père Ménard dans une brochure publicitaire, pour le prêtre, « les saints Apôtres, premières vocations tardives, sont considérés comme ses modèles et invoqués comme ses intercesseurs spirituels. »

En effet, les douze premiers apôtres choisis par Jésus étaient des hommes qui exerçaient déjà un métier. Pourtant, à son appel, ils ont tout laissé derrière eux pour le suivre... C’est en ce sens que le père Ménard considère qu’il s’agit là du modèle le plus parfait qui soit de « vocation tardive » et qu’il place, tout naturellement, la société sous leur saint patronage.

La Société des Saints-Apôtres choisira un emblème que nous retrouverons plus tard, en partie, sur l’écusson du Collège St-Jean-Vianney. On y voit une étoile principale, qui représente Marie. L’étoile porte un monogramme qui symbolise, depuis de nombreux siècles, le Christ sur la croix. La grande étoile est entourée de douze étoiles plus petites, représentant bien sûr les douze apôtres.

Le rouge utilisé symbolise l’amour et la charité qui doivent guider tous les membres de la société, en accord avec la devise choisie par le père Ménard et tirée d’une lettre de Paul : « Par-dessus tout, la charité » (Colossiens 3, 14).

Saint Jean-Marie Vianney

Le Séminaire des Saints-Apôtres, à La Prairie, deviendra lui aussi rapidement trop étroit pour accueillir tous ceux que l’on qualifie de « vocations tardives ou semi-tardives » et qui souhaitent reprendre des études pour éventuellement devenir prêtres. À la demande du cardinal Léger, le père Ménard entreprend donc la construction d’une nouvelle institution, qui servira à la fois à accueillir des étudiants pensionnaires, et à recevoir des visiteurs pour des retraites de quelques jours.

On le sait, le collège ouvre ses portes en septembre 1959, et prend le nom de Saint-Jean-Vianney. Pourquoi? Qui est ce Jean Vianney? Il s’agit en fait de Jean-Marie Baptiste Vianney, connu aussi sous le nom de « curé d’Ars ». Il est né en 1786, dans une famille paysanne pauvre de la région de Lyon, en France. Très jeune, il a souhaité devenir prêtre, mais comme il était très faible à l’école, il a été renvoyé... Ce n’est qu’à force d’acharnement et de travail qu’il a réussi à devenir prêtre, à l’âge de 30 ans. On comprend donc facilement le lien avec un séminaire pour les vocations tardives...

En 1817, il est nommé curé du village d’Ars, un endroit très peu fréquenté. Au fil du temps, la qualité et la clarté de son enseignement, sa bonté envers tous, et sa vie simple attirent les gens. Sa qualité d’écoute et son empathie rendent son confessionnal très populaire, tellement qu’il y passe 16 à 20 heures par jour... Jean-Marie décède en 1859, et il est canonisé en 1925. En 1929, l’Église le nomme « patron des curés » et à l’été 1959, pour commémorer le centenaire de son décès, le pape Jean XXIII lui consacre une encyclique dans laquelle il traite des devoirs et responsabilités des prêtres...

Voilà pourquoi le nom de saint Jean Vianney s’imposait pour une école visant à former des aspirants prêtres...

L’écusson du Collège St-Jean-Vianney

Dès 1961, on découvre sur une photo que quelques étudiants portent déjà l’écusson du collège, cousu sur leur veston. Des années plus tard, pendant le cours secondaire, le même écusson a été apposé sur le cardigan des élèves, lequel a subsisté comme élément du costume jusqu’au début des années 2000. Encore aujourd’hui, l’écusson est reproduit dans le Projet éducatif du collège...

La devise du collège est Lumen Christi – la lumière du Christ. Inscrite au bas de l’écusson, elle indique l’orientation chrétienne de l’institution. Elle est complétée par le symbole utilisé par la Société des Saints-Apôtres, soit la grande étoile entourée des douze petites. Ainsi rend-on hommage à cette société qui est à l’origine du collège et rappelle-t-on les valeurs évangéliques qu'il prône.

Les autres symboles proviennent davantage du monde laïque, et leur sens est plus largement utilisé : la lampe allumée symbolise l’intelligence; elle est placée sur un fond vert, lequel représente l’espérance en un monde meilleur. Les feuilles d’érable, bien sûr, représentent le Canada, alors que la branche de laurier, depuis de nombreux siècles, symbolise la réussite.

50 ans de lumière...

Pour marquer les fêtes du cinquantième anniversaire du collège, il convenait de créer un emblème qui symboliserait ce qu’a été le collège pendant ces 50 ans et ce qu’il continuera d’être, sûrement, pendant encore de nombreuses années... L’agence DAA Communications, partenaire du collège depuis plusieurs années, a été chargée de réaliser ce nouvel emblème.

L’agence s’est inspirée de la devise du collège, Lumen Christi, et du collège lui-même... Le collège, depuis 50 ans, s’est laissé porter par cette lumière du Christ et l’a transmise à tous ceux et celles qui sont passés entre ses murs. Il a été et il est encore une lumière sur la route de ses élèves... Conservant toujours, contre vents et marées, son souci de transmettre des valeurs évangéliques et une volonté d’engagement, il respecte néanmoins les orientations et convictions diverses de ses élèves, de leurs parents et du personnel.

C’est pourquoi, sur l’emblème choisi pour marquer les 50 ans, le clocher et la croix qui surplombent le collège ont laissé la place à une image tout aussi lumineuse, mais plus universelle : le phare. Le phare de St-Jean-Vianney brille. Par tout ce qu’il est, par tout ce qu’il propose, le collège donne de l’éclat à la vie de ses habitants. Par l’encadrement qu’il offre, par son jardin magnifique, par ses nombreuses activités, par ses possibilités de toutes sortes, par l’engagement qu’il propose et encourage, il est, réellement, porteur de lumière.

St-Jean-Vianney, porteur de lumière... hier, aujourd’hui et encore demain.

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les 50 ans d'histoires du Collège St-Jean-Vianney,
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 Marie Douville
Dam'dou rédaction - conception