Nouvelles du Collège Saint-Jean-Vianney

Nouvelles

50 ans : c'était en février...

Au cœur de l’hiver, la générosité réchauffe le collège :
50 ans de dons et de partages à St-Jean-Vianney...

Le collège, comme bien d’autres institutions religieuses, au Québec et ailleurs, a pu voir le jour et survivre, pendant de très nombreuses années, grâce à la générosité de tant de bienfaiteurs, qui ont offert non seulement de l’argent, mais du temps, de la main d’œuvre, de la nourriture, des matériaux de construction... Et la liste pourrait longuement s’allonger...

Voyons un peu comment cette générosité s’est manifestée dans les débuts de notre histoire...


Le comité de construction et les Grands Dîners

Pourquoi parler de générosité en février? Parce qu’un événement important a eu lieu le 26 février 1962. C’était le premier Grand Dîner, organisé dans le but de rassembler, dans une soirée-bénéfice, des gens du monde des affaires, de la politique et autres, prêts à payer un bon montant pour un excellent repas et ainsi soutenir la cause de la Société des Saints-Apôtres et de ses institutions.

Ce premier Grand Dîner est orchestré par le comité de construction, dont la réunion inaugurale s’est tenue le 15 juillet 1961, selon le Livre des minutes conservé dans les archives du collège. Le père Ménard, fondateur des Saints-Apôtres et de St-Jean-Vianney, est présent à cette première rencontre. Au départ, le but du comité est « d’avoir de l’unité dans toutes les constructions de l’œuvre ». Rapidement, on s’aperçoit que pour bien travailler, le comité doit être scindé en deux sections : l’une, technique,  se compose d’un ingénieur, d’un entrepreneur en construction et de quelques autres spécialistes; elle s’occupe d’analyser les projets de construction pour s’assurer qu’ils sont conformes à l’esprit de l’œuvre. L’autre section, plus administrative, s’occupe d’aider à trouver des fonds pour financer ces constructions.

La réunion du 16 janvier 1962 marque le début de l’organisation du premier Grand Dîner. Les membres du comité n’ont pas peur du travail et des démarches, puisque leur premier dîner se déroulera à peine quelques semaines plus tard, au luxueux hôtel Reine-Élizabeth. À la table d’honneur, en compagnie du père Ménard et du supérieur du collège, le père Doucet, se trouvent d’importants bienfaiteurs ainsi que des personnalités telles que les députés Pierre Laporte et Claire Kirkland-Casgrain, ainsi que le ministre des Transports et des Communications, Gérard Cournoyer.

Comme couronnement de cette soirée, les invités ont droit à un discours « enflammé » du fondateur, rapportent les témoins. Ce sera son dernier grand discours en public avant son départ du Québec, au mois de juin suivant.

La tradition des Grands Dîners était née. Le 24 novembre 1969, on en était au cinquième Grand Dîner. Celui-là est passé à l’histoire, puisqu’il avait comme invité d’honneur le cardinal Paul-Émile Léger, ancien archevêque de Montréal. Le cardinal, qui en 1962, avait forcé le père Ménard à l’exil et se montrait hésitant quant à la survie de la Société des Saints-Apôtres, avait par après révisé son jugement et réalisé l’importance de cette œuvre. En 1969, deux ans après son départ de Montréal pour aller œuvrer en Afrique, le cardinal Léger était heureux de présider le Grand Dîner et d’y prononcer un discours rendant hommage à l’œuvre des Saints-Apôtres. 


Le comité de soutien et les Soupers canadiens

Un autre comité a toujours été d’un grand secours, tant au Séminaire des Saints-Apôtres de La Prairie, qu’au Collège St-Jean-Vianney : les comités de soutien. Formés de bienfaiteurs laïques, ces comités ont pour but d’aider les institutions à répondre à leurs besoins quotidiens. Le comité de soutien du collège est longtemps présidé par Arthur Mayrand, bien connu dans le monde montréalais de l’alimentation.

Les deux comités de soutien organisent diverses activités de financement et cherchent des solutions à des problèmes précis soumis par la direction. Les procès-verbaux des réunions du comité ont laissé des traces de tous les soucis que le supérieur ou l’économe du collège confie à son comité, pour qu’il y trouve une solution : matériel pour la cafétéria, réparation du camion, construction d’une enseigne, etc. Les membres du comité ont aussi comme tâche de faire affluer les dons divers vers le collège, non seulement des dons en argent, mais aussi des dons matériels... Ainsi, en mars 1961, on note qu’un fabricant de conserves de légumes, après un incendie à son usine, a donné une grande quantité de conserves de macédoine et de betteraves...

La principale tâche du comité, pendant très longtemps, fut de superviser toute l’organisation du Souper canadien annuel. Dès l’automne 1959, le premier souper canadien était organisé... Il sera suivi de 17 autres éditions. Chaque année, plus de 700 personnes participaient à cette soirée... Le procès-verbal du comité de soutien de 1964 raconte que cette année-là, les « dames » ont préparé 250 tartes aux pommes! Les Sœurs des Saints-Apôtres ont aussi longtemps collaboré à la préparation du repas, comme on le voit sur une des photos ci-dessous.

Avec les années, le comité implique de plus en plus d’étudiants dans l’organisation de la soirée. Les tâches sont bien réparties entre chacun... Au cours de la soirée, on vend des billets de tirage, pour des lots attrayants offerts grâce aux démarches des membres du comité : étoles de fourrure, téléviseurs, motoneiges et autos... On a même eu droit, à deux reprises, à une Mustang de l’année!

Le plus impressionnant, dans les Soupers canadiens, ce sont les décors... Les quelques photos sont très éloquentes! Le père Raymond Proulx, un très grand artiste, a conçu et préparé les décors pendant plusieurs années, aidé de quelques étudiants. Le plus extraordinaire fut le château : toutes les pierres avaient été patiemment découpées dans du foam. Les lustres suspendus au plafond du gymnase (chapelle) étaient aussi en foam et installés en passant par le mystérieux grenier du collège...

Étant donné le grand nombre d’invités, les tables étaient dressées aussi bien dans le gymnase que dans la cafétéria. Il fallait donc que là aussi, un décor soit créé. On voit sur l’une des photos ci-dessus la transformation de la cafétéria en « palais de glace » : toutes les colonnes ont été recouvertes de foam et des glaçons semblaient tomber du plafond...

Au-delà de l'apport financier qu'ils produisaient, les Soupers canadiens ont laissé d'innombrables souvenirs aux étudiants et aux participants... Rencontre amicale, rassemblement, fête de famille, importantes responsabilités, les anecdotes et les éloges ne manquent pas quand les anciens parlent de ces soirées!

 
Une école construite grâce à la générosité

La générosité est réellement la marque de fabrique du collège, comme elle l’a été au Séminaire des Saints-Apôtres et dans la plupart des œuvres fondées par le père Ménard. Hector Durand, cofondateur du collège, donnait très généreusement de son temps pour superviser la construction et mettre la main à la pâte, comme il l’avait fait sur le chantier du séminaire. Les étudiants du Séminaire, groupés en équipes de travail, venaient régulièrement aussi apporter leur contribution sur le chantier du collège, pendant leurs jours de congé. Travail bénévole et... obligatoire. Et avec quoi construisait-on ce collège? Pour beaucoup, avec des matériaux donnés..., souvent usagés. Par exemple, les briques ont dû être nettoyées avant de couvrir les murs; les clous retirés des planches, etc.

Lorsque le collège a ouvert ses portes, en 1959, le système des équipes déjà établi au séminaire a été mis de l’avant. Il ne s’agit pas d’équipes pour effectuer des travaux scolaires, mais bien d’équipes de vie, formées de 12 à 15 membres. Les membres proviennent de milieux différents, sont d’âges différents et sont inscrits dans différentes classes. Ils ne suivent donc pas les mêmes cours, mais se retrouvent pour les repas et les activités. Chaque équipe a un chef choisi par les pères du collège, qui reçoit une formation pour bien s’occuper de son groupe et faire le lien avec les autorités. Les équipes se choisissent un nom, un slogan, un chant... Les membres sont soudés les uns aux autres et la solidarité se développe.



Les chefs d'équipes entourant leur aumônier, le père Gérard Gibeault (1964-1965)


Le lien avec la générosité?

Le lien entre la vie d'équipe et la générosité est simple : parmi les nombreuses activités que partagent les membres de l’équipe, il y a l’entretien de la maison... Le collège « appartient » à ses étudiants; ils en sont responsables. C’est pourquoi, à divers moments durant la semaine – avant le premier cours le matin, en fin de journée, lors de l’après-midi de congé du mercredi ou encore le samedi, chaque équipe se voit assignée une tâche, et certains étudiants se voient parfois confier un poste particulier pour quelques mois. On travaille donc à la cuisine ou à la buanderie, à l’entretien des salles de toilette ou au lavage des planchers, on s’occupe de décharger les camions de légumes ou autres à leur arrivée; etc.

Les anciens de cette première époque sont fiers de rappeler que le collège leur appartenait, puisqu’ils devaient en prendre soin. C’était bien le but – on peut d’ailleurs lire, dans un document utilisé dans la session de préparation des chefs, en 1965 : « Ce cachet de pauvreté et de charité que le séminaire [collège] revendique nécessite de fait la collaboration de tous et l’emploi de toutes les capacités. En ce sens, les services fourniront à tous les étudiants cette possibilité de poser un geste concret pour le ‘mieux-être’ de toute la communauté. »

Avec le temps et les changements au collège, ces tâches manuelles ont disparu. Par contre, l’engagement bénévole a toujours été important. Les étudiants du collégial ont longtemps été incités à s’impliquer dans leur entourage, par exemple dans la visite de gens défavorisés, de personnes souffrantes, etc. Les activités pastorales de toutes sortes ont toujours été là pour conscientiser les élèves à l’importance de l’ouverture à l’autre et du don sans attente de retour. C’est dans cette optique que se vivent, depuis de très nombreuses années, les sorties pastorales pour chaque classe et qu’a été instauré, en 2002, le programme d’implication communautaire (PIC), qui incite fortement les élèves à effectuer du bénévolat dans leur milieu ou auprès de divers organismes.

La générosité et le bénévolat ont permis au collège de naître et de grandir, et à chacun de ses élèves, depuis cinquante ans, de partager ce qu’il a reçu. L’esprit du fondateur est donc toujours bien présent...  

Pour découvrir le livre relatant
les 50 ans d'histoires du Collège St-Jean-Vianney,
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Marie Douville
Dam'dou rédaction - conception

 


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