« L'arbre planté dans le bon sol ne redoute pas la tempête, il lui offre ses branches; mais il puise sa force dans ses profondes racines qui le rendent inébranlable. »

Eusèbe Ménard, 1960
 

Les rentrées se suivent, mais ne se ressemblent pas...

Septembre 1959

Le 9 septembre 1959, après le souper, le Collège St-Jean-Vianney accueille ses premiers étudiants.

Sur la très grande terre d’une ferme achetée en 1953, l’édifice s’était tranquillement construit, à coups de générosité, d’ingéniosité et de bonne volonté! Pratiquement identique au Séminaire des Saints-Apôtres de La Prairie, précédente fondation du père Eusèbe Ménard et de monsieur Hector Durand, le Collège St-Jean-Vianney est alors conçu pour accueillir des étudiants internes, mais comporte aussi une section pour les retraites, une section pour la Société des Saints-Apôtres et une autre pour les Sœurs des Saints-Apôtres, des chambres pour les membres du personnel et pour les auxiliaires laïques...

Cent étudiants, âgés de 15 à 50 ans, sont inscrits à St-Jean-Vianney pour l’année 1959-1960. On les qualifie, pour la plupart, de « vocations tardives », par opposition aux  « vocations régulières ». Il s'agit de personnes qui, pour toutes sortes de raisons, ont interrompu leurs études après quelques années, et qui, souhaitant devenir prêtres, ne peuvent malheureusement entrer au Grand Séminaire puisqu’elles n’ont pas terminé le « cours classique ». Impossible de se tourner vers les collèges réguliers, où on n’accepte pas d’étudiants trop âgés ou trop faibles. Que faire, alors? 

L’objectif du père Ménard, en fondant tour à tour l’École St-Pascal-Baylon, le Séminaire des Saints-Apôtres puis le Collège St-Jean-Vianney, est d’adapter le cours classique à tous ces aspirants prêtres, pour leur permettre de bien s’intégrer au monde scolaire à partir de leurs expériences et acquis antérieurs. De plus, la volonté du fondateur est de ne jamais refuser un étudiant pour une question financière; les « prêts d’honneur » viennent en aide aux candidats moins fortunés.

Les quatre premiers finissants de l’histoire du collège obtiennent leur diplôme de « bachelier ès arts », qui couronne le cours classique, en mai 1962.

Septembre 1968

Grande nouveauté en 1968 : on accepte dans les cours des religieuses venant de l’extérieur! Depuis quelques années déjà, les sœurs des Saints-Apôtres assistent à l’occasion à quelques cours, mais cette fois, ce sont des visages tout à fait nouveaux qui se présentent. Les deux premières finissantes de l’histoire du collège obtiennent leur diplôme en mai 1970.

Septembre 1969

Tout le système d’éducation québécois subit une très forte secousse au cours des années 60. C’est l’époque du très célèbre Rapport Parent, qui amène d’abord la création du ministère de l’Éducation, en juin 1964, puis la très importante réforme de l’éducation : disparition graduelle du « cours classique », qui est remplacé par le cours secondaire de cinq années, suivi d’un passage de deux ou trois ans au « cégep », le nouveau cours collégial. Les premiers cégeps ouvrent leurs portes en septembre 1968. À St-Jean-Vianney, le nouveau cours collégial est adopté en septembre 1969 : on offre les programmes préparatoires à l’université : sciences humaines, sciences pures, lettres. On crée aussi de petites classes de secondaire 4 et 5, que l'on réserve au départ à des élèves en questionnement sur une possible vocation religieuse.

On conserve aussi, pendant quelque temps, les deux dernières années du cours classique, le temps de permettre à ceux déjà inscrits dans ce programme, de terminer leur baccalauréat ès arts.

Tous ces étudiants, qu’ils soient au secondaire, au cours collégial ou au cours classique, sont encore pensionnaires à St-Jean-Vianney.

Septembre 1970

Un nouveau programme collégial s’ajoute, qui apportera tout un changement : les techniques infirmières! Toute une cohorte de jeunes filles et de religieuses s’installe au collège.

Septembre 1975

Cette fois, ce sont les étudiants externes qui font leur entrée, apportant un souffle nouveau... Le collège garde toutefois sa particularité, soit d’être un lieu favorisant l’engagement apostolique, où les valeurs chrétiennes ont toute leur place.

Septembre 1977

Le collège se développe et offre désormais le cours secondaire complet, de la première à la cinquième secondaire. En septembre 1977, il y a 227 élèves au secondaire. C’est vraiment une « grande famille » où tout le monde se connaît!

Septembre 1987

Après dix ans de cohabitation collégial / secondaire, on prend la décision de ne garder que le cours secondaire à St-Jean-Vianney : on ferme la section collégiale.

On ferme également la résidence qui n’accueillait plus que quelques étudiants, de même que la section des retraites. Toute la place est laissée au cours secondaire, qui accueille plus de 600 élèves en septembre 1987.

Septembre 2009

Cinquante et unième rentrée à St-Jean-Vianney : près de 1 250 élèves font vibrer les murs du collège!

 Marie Douville
Dam'dou rédaction - conception