Entrevue avec Pierre Desrochers, enseignant de sciences au Collège St-Jean-Vianney très impliqué au sein du comité environnemental du CSJV, dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau du 22 mars.
Q1 – M. Desrochers, l’eau est une ressource qu’on retrouve en très grande quantité au Québec. Quelle importance revêt cette ressource en 2016?
Les eaux douces et salées couvrent la majeure partie du globe. La vie dépend de l’eau. Sans eau, aucune source de vie n’est possible. Partout sur la Terre, l’enjeu primordial pour tout être vivant est d’avoir accès à une eau de qualité et en quantité suffisante.
Malheureusement, à la surface du globe, certaines régions abondent en eaux douces, alors que d’autres en sont pratiquement privées. Seul un faible pourcentage de l’eau terrestre est douce et utilisable. Au Québec, on a la chance d’avoir cette ressource en abondance, à portée de main. On a beaucoup de lacs et rivières et le cycle de l’eau fait que nous recevons aussi beaucoup de précipitations. Toutefois, on peut se questionner sur la pérennité de sa qualité.
Malheureusement, nombre de nos activités la menacent : l’exploitation sans vergogne de nos nappes aquifères par de grandes multinationales de l’eau embouteillée, les rejets agricoles (lisier, fumier, engrais, pesticides) dans les cours d’eau, le déversement d’eaux usées dans le fleuve, des microbilles de plastique qui pullulent dans les cours d’eau notamment le fleuve, les eaux usées non traitées, le gaspillage de l’eau pour toutes sortes de raison, les fuites d’eau dans les aqueducs mal entretenus de nos grandes villes, les débordements d’égouts, les activités industrielles et minières qui utilisent une grande quantité d’eau qui peut entraîner des substances toxiques (huiles, phosphates) et des métaux lourds dans les cours d’eau, les phosphates qu’on rejette dans nos lacs et rivières qui favorisent l’eutrophisation, les activités humaines qui altèrent le cycle de l’eau (changements climatiques), la fracturation hydraulique pour trouver du pétrole et des gaz de schiste qui menace les
nappes phréatiques.
Comme c’est une ressource vitale, il faut absolument que «ce trésor liquide» soit préservé. Surtout pour les générations futures… Il importe de mieux protéger cette ressource. Il est important en tant que collectivité de poser les gestes écologiques appropriés pour la protéger.
Q2 – Nous sommes de plus en plus sensibilisés à la protection de l’environnement… quels petits gestes peut-on poser au quotidien pour protéger cette ressource?
Plusieurs gestes peuvent être posés. En voici quelques-uns:
· Utiliser des appareils à faible débit d’eau (toilette, robinets, pomme de douche, etc.);
· Éviter le gaspillage de l’eau (ex. : laver les voitures et entrées de garage à grand débit);
· Utiliser des fontaines d’eau à becs verseurs permettant de remplir des bouteilles d’eau réutilisables;
· Ne pas faire couler l’eau inutilement;
· Prendre des douches de 5 minutes;
· Ne pas rejeter de déchets toxiques dans l’eau (solvants, peintures, métaux, etc.)
Q3 – Au Collège St-Jean-Vianney, quelles sont les mesures entreprises pour valoriser l’eau?
Il y en a quelques-unes :
· La valorisation des fontaines d’eau (murales dans la salle de récréation);
· Les cours de science : on aborde notamment le thème de l’eau en 4e secondaire;
· Nous encourageons les jeunes à utiliser des bouteilles d’eau réutilisables;
· Nous réduisons graduellement le débit des sanitaires : toilettes, urinoirs, robinets, etc.
Q4 – Et quels sont les projets du comité environnemental en lien avec l’eau?
Le comité environnemental a fait une étude sur la consommation de l’eau à l’école en 2015 et a fait des recommandations à la direction pour diminuer cette consommation.
Nous visons aussi à éliminer les bouteilles d’eau embouteillée. Nous pensons aussi valoriser l’eau du robinet et recueillir l’eau de pluie pour l’arrosage des jardins.
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