11 octobre 2006
Stage de médecine aux Philippines
Marie-France Bernier,
ancienne du Collège,
s’initie à la solidarité internationale
L’initiation à l’aide humanitaire et à la solidarité internationale gagne de plus en plus en popularité. De nombreuses écoles, dont le collège, organisent régulièrement de courts stages de familiarisation dans des pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, pour ouvrir les jeunes à une dimension particulière et concrète de la collaboration.
Des stages de ce type sont également possibles pour toute personne qui cherche à en apprendre davantage sur elle-même, sur ses capacités, tout en explorant un univers habituellement difficilement accessible.
Marie-France Bernier, dynamique finissante au collège en juin 2002, avait déjà à l’époque la tête pleine de projets... Elle souhaitait, avant la fin de ses études universitaires en médecine, s’initier à l’aide humanitaire en mettant à profit toutes les connaissances accumulées au cours des dernières années.
Selon Marie-France, toute la préparation de ce voyage lui a appris autant que le voyage en lui-même. Elle a dû se prendre en main pour trouver le séjour qui lui convenait et effectuer les innombrables préparatifs qui lui permettraient d’en tirer réellement profit.
Elle a d’abord effectué de longues recherches sur Internet, pour explorer les nombreuses possibilités de stages offerts à travers le monde, par un très grand nombre d’organismes. Finalement, c’est Horizon cosmopolite qui a eu sa préférence. Cet organisme propose des stages individuels, dans différents pays du monde, pour des périodes plus ou moins longues. Marie-France a opté pour une expérience en médecine, dans la petite clinique du village de Tanavan, situé près de la ville de Tacloban, sur l’une des nombreuses îles de l’archipel des Philippines, en Asie.
Après avoir fait son choix, Marie-France a dû financer son voyage… Si les frais de séjour ne sont pas très élevés, puisque les stagiaires sont hébergés dans des familles d’accueil, les billets d’avion pour les Philippines ne sont pas donnés! Marie-France a donc vendu des produits équitables et demandé une bourse à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke, où elle étudie, ce qui lui a permis de payer une partie de son voyage.
On demande également aux participants de tenter d’apporter, à la clinique, certains des produits médicaux dont elle manque gravement. Marie-France a préparé un dossier détaillé pour présenter son projet et a fait la tournée des pharmacies de son voisinage. Elle a ainsi obtenu leur collaboration pour fournir à la clinique divers produits utilitaires.
Et la voilà partie, au début de juillet, pour passer cinq semaines à Tanavan, avant de s’offrir quelques jours d’exploration dans diverses îles des Philippines.
Trois jours par semaine, Marie-France était à la clinique pour aider les infirmières et le médecin à recevoir les innombrables patients, effectuer le triage des cas et prendre les premiers signes vitaux. Les deux autres jours, elle accompagnait la petite équipe médicale dans les baranguay, de tout petits regroupements d’habitants répartis dans divers endroits de la jungle.
Dans ces minuscules hameaux, une simple case reçoit l’équipe médicale. Les habitants attendent cette visite parfois de longs mois, donc tous s’y retrouvent. Si certains n’ont que de petits « bobos », malheureusement des maladies plus graves sévissent aussi. Les cas de lèpre et de tuberculose, pratiquement inexistants au Québec, sont là-bas très nombreux.
Pendant ces visites dans les coins très reculés, Marie-France a participé à quelques accouchements, dont deux qu’elle a effectués seule; des expériences inoubliables… Les traditions, les réactions, sont totalement différentes dans ce pays lointain. Ainsi, les assistants entourent la mère d’une corde, au-dessus du ventre, pour empêcher le bébé de remonter… La mère est couchée par terre, dans sa case, et de nombreux assistants l’entourent. Étonnamment, la mère ne crie pratiquement pas pendant l’accouchement. Lorsque l’enfant vient au monde, tous se précipitent vers la mère et ne s’occupent que d’elle, comme si le bébé n’avait aucune importance. Même la mère ne semble manifester aucun instinct maternel et se détourne de l’enfant lorsqu’on le pose près d’elle. Ces comportements paraissent incompréhensibles et n’ont pas pu être expliqués à Marie-France, étant donné les difficultés de communication.
Malgré ces événements très particuliers vécus dans la jungle, Marie-France dit ne pas avoir vécu de choc culturel. Le peuple des Philippines est reconnu pour son sourire, son sens de l’accueil, et c’est bien ce qui a frappé notre stagiaire. Dès son arrivée, les enfants se ruaient vers elle, tout sourire. Elle a été absolument conquise. Elle a découvert des gens qui, malgré leur peu de possessions, avaient l’air heureux, détendu, et s’entraidaient constamment, ce qui bien sûr nous conduit à nous questionner sur notre monde…
Marie-France a la tête toute pleine de ses découvertes de l’été. Ce qu’elle en retire surtout, c’est cette immense fierté d’avoir pu bâtir toute seule son projet et de l’avoir réussi. Elle en ressort pleine de confiance en elle-même, ce dont elle aura grandement besoin pour exercer sa profession!
Pour en savoir davantage sur les stages offerts par Horizon cosmopolite : www.horizoncosmopolite.com.
Marie Douville
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